Rencontre avec un jeune homme adorable et discret, aux ambitions affirmées, bien dans sa tête et dans ses chaussures de golf.
BIRDIE : Bravo pour ta nouvelle qualification sur le Pro Golf Tour pour la saison prochaine ! Comment te sens-tu suite à ta deuxième place aux qualifications ?
Charles Weis : L’année passée, je me suis qualifié pour le Pro Golf Tour à l’occasion du même tournoi qualificatif. Le Pro Golf Tour mène au Challenge Tour. J’ai choisi le Pro Golf Tour car il se joue dans les pays proches du Luxembourg. J’avais le droit de jouer tous les tournois de ce Tour mais malheureusement les débuts ont vraiment été difficiles. J’ai quitté mon entraineur en tout début de saison. A présent, je travaille avec un nouvel entraineur mais la mise en place a pris du temps et j’ai raté beaucoup de cuts. J’ai fini 96ème, ce qui ne suffisait pas pour garder mes droits sur le Pro Golf Tour. C’est pour cette raison que j’ai dû rejouer la qualification avec pour objectif de finir dans les dix premiers pour continuer avec une saison pleine sur le Pro Golf Tour. J’avais beaucoup de pression et j’ai fini deuxième. J’étais quand même confiant car depuis août, je joue vraiment bien. J’avais joué -7 au tournoi EFG et ça m’avait donné confiance. Mais au golf, on ne sait jamais… Me voilà boosté pour l’année prochaine. Les derniers mois ont été très positifs. Je vais profiter du break à présent pour travailler les petites choses qui méritent encore un réglage. Mon équipe est en place, je suis bien encadré et les résultats montrent que je suis sur la bonne voie. Parfois, il faut tomber pour revenir plus fort. Je suis déjà tombé bien plus bas que cette année. Je sais que c’est le golf, c’est le sport, c’est la vie en fait ! Mais on revient toujours plus fort.
B : Quelles sont tes ambitions à 5 ans ?
C. W. : Je dois finir l’année dans le top 5 pour intégrer le Challenge Tour. Donc je dois m’approcher de cet objectif. Cinq ans, c’est loin. Mon but à cet horizon est le Challenge Tour ou le DP World Tour. C’est pour ça que je me lève tous les matins. Je veux gagner ma vie avec le golf. C’est mon rêve depuis l’enfance. Au golf, les choses peuvent aller tellement vite dans les deux sens…. Je me suis enlevé aussi beaucoup de pression en faisant des études d’économie. Si le golf devait ne pas marcher, j’aurais de quoi gagner ma vie. Cela allège vraiment la pression en comparaison avec des joueurs qui n’ont que le golf. Mon golf va dans le bon sens, c’est ce qui compte !
B : A quel âge as-tu commencé le golf ?
C.W. : A cinq ans ! Cela fait donc 18 ans que j’ai commencé le golf, en même temps que mes parents et mon frère. Mes parents cherchaient une activité à faire en famille. Peu de sports proposent cette possibilité de passer du temps dans la nature, en famille, à faire du sport. J’ai pratiqué aussi le tennis mais j’ai finalement choisi le golf.
B : Quelles sont les difficultés qui ont pu te décourager ?
C.W. : Les moments où les résultats ne suivent pas sont difficiles. Le début de cette année par exemple a été difficile. J’avais déjà traversé un passage à vide quelques mois avant mon bac. A l’époque, je m’étais isolé et j’avais repris avec un nouveau staff. Je pense que quand les choses vont mal, il ne faut pas hésiter à rafraichir l’entourage et la façon de faire. Mon nouvel entraineur me donne une vision neuve. Les moments difficiles provoquent des changements et en général, pour moi, les changements sont positifs. Mon coach mental m’aide aussi beaucoup, particulièrement parce qu’au golf, on est seul. Le sport individuel sans coach mental me paraît impossible à haut niveau.
B : Quel est ton club préféré dans ton sac
C.W. : En ce moment, le driver. Quand on regarde comment le golf évolue au niveau mondial, on se rend compte que les leaders jouent agressif et drivent bien. Je suis devenu un bon driver et cela a changé mon jeu. D’autant plus qu’à présent j’aime mon driver. Taper fort et droit : j’adore !
B : Ton parcours préféré au Luxembourg
C.W. : Je joue au Kikuoka depuis 17 ans donc c’est sûr, mon parcours préféré est Kikuoka. J’aime aussi beaucoup le Grand-Ducal mais ces deux terrains sont incomparables car ce sont deux styles totalement différents.
B : Ton parcours préféré dans le monde ?
C.W. : J’ai toujours du mal avec cette question. Je ne peux pas comparer un links et un parcours en forêt. Personnellement, j’aime beaucoup les links parce qu’ils permettent plus de créativité et un travail de balle basse que j’adore. Donc si je dois choisir un links en particulier, j’irai en Irlande, à Portstewart et à Portrush qui sont à quinze minutes l’un de l’autre.
B : Qui est ton champion de golf préféré ?
C.W. : Quand j’étais petit, j’admirais vraiment McIlroy et aussi Tiger Woods. A présent, je regarde moins le golf à la télé. Je ne veux pas jouer comme une idole. Je veux jouer mon propre golf.
B : Quelle serait ta partie de golf idéale ? Trois partenaires et un parcours.
C.W. : Tiger Woods parce que c’est une icône. On doit quand même ressentir un sentiment particulier quand on a la chance de jouer avec lui. Seve Ballesteros, un peu pour les mêmes raisons et parce que tout le monde le regrette, et Jack Nicklaus parce que j’aurais envie de jouer cette partie idéale à Augusta bien sûr !
B : As-tu un rêve de golfeur ?
C.W. : Je suis un grand fan de sports en équipes alors jouer et gagner une Ryder Cup dans la Team Europe serait formidable. J’aime l’esprit d’équipe… et cela voudrait dire aussi que j’ai réussi en individuel !