A la tête du Golf de Luxembourg (Belenhaff) depuis une quinzaine d’années, Annick Weidert, propriétaire, avec sa famille, de l’un des plus beaux domaines du pays, est une femme discrète qui a la tête sur les épaules.
BIRDIE: Annick, parlez-nous un peu de vous!
Annick Weidert: Je suis licenciée en sciences commerciales et financières de l’ICHEC à Bruxelles, j’ai fait un stage de trois ans dans un cabinet d’experts comptables et depuis 2006, je suis expert-comptable indépendante et je m’occupe, entre autres choses, de l’entreprise familiale du golf.
B: Nous voilà donc d’emblée dans l’aspect familial de cette belle entreprise!
A.W.: Oui, j’ai vu naître le projet de golf et en ai suivi toutes les étapes depuis l’âge de quatre ans! Vous comprenez pourquoi il me tient tellement à cœur et pourquoi chaque jour, je m’efforce d’y apporter le meilleur soin, de le faire évoluer dans le bon sens, d’en garantir la pérennité, dans le respect de ce qui a été construit par ma famille.
B: Ce golf a grandi avec vous en fait?
A.W.: Oui c’est vrai! J’accompagnais mon père sur le terrain dès le début du projet. Même si mon père dit qu’il a passé ici les meilleures heures de sa vie, je me souviens quand même qu’il y avait beaucoup de soucis! Mon père n’était pas golfeur à l’époque mais dès la fin des années 80, il a compris que le site se prêtait pour un golf. Ce Domaine, qu’il avait acquis en 1973, était un domaine agricole. Tout était à faire et nous l’avons fait, étape par étape. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Mon père a fait des voyages en Angleterre où il a visité beaucoup d’installations et de parcours de golf pour choisir les tapis ou les vestiaires notamment et être en phase avec l’esprit du golf. Et depuis, les investissements ne se sont jamais arrêtés.
B: A ce propos, quels sont les prochains investissements?
A.W: Le projet principal est la réfection du système d’irrigation. Après vingt-cinq ans, on peut dire que notre arrosage n’est plus à la pointe. La gestion de l’eau sur un golf est très importante et nous devons optimiser la consommation même si nous sommes autonomes de ce point de vue grâce à une source que nous avons sur le Domaine. Les investissements et le travail ne sont pas toujours visibles mais ils sont colossaux!
B: Votre terrain a fait l’unanimité cette année, par sa qualité. Vous avez une explication ?
A.W.: Nous avons accueilli un nouveau greenkeeper en début de saison. Il est arrivé avec un œil neuf et a réussi à remotiver notre équipe terrain. Il est vrai que le covid a permis au parcours de se reposer, mais l’équipe a fait un superbe boulot! La météo favorable du printemps nous a permis de faire des travaux lourds pendant le confinement. Tout en respectant les contraintes sanitaires, l’équipe n’a pas cessé de travailler. La qualité du parcours au retour du confinement a fait l’unanimité. Cela dit, il faut rester humble car on n’est jamais à l’abri d’une maladie ou de difficultés dues à l’interdiction des produits phytosanitaires. La transition vers le zéro phyto est longue. Nous l’avons commencée il y a deux ans et elle n’est pas terminée. Gardons à l’esprit que c’est la nature!
B: Quoi de neuf du côté de l’école de golf?
A.W.: Notre travail au niveau des jeunes est énorme depuis plusieurs années. Nous commençons à voir les résultats. Les jeunes sont d’excellents prescripteurs pour le golf. Investir dans les stages ou dans la formation des jeunes, c’est investir dans l’avenir. Cette année, nous avons eu des stages tout l’été pendant dix semaines !
B: Et du côté du restaurant ?
A.W.: Les membres sont contents d’avoir un bon restaurant ouvert sept jours sur sept, avec une cuisine continue. Le restaurateur est à l’écoute des membres et s’adapte selon les différents souhaits.
Cependant, la restauration dans les golfs est toujours difficile. Cette année, plus encore que par le passé. Notre restaurateur a trouvé un bon équilibre entre la clientèle extérieure et les membres, ce qui lui permet d’exercer toute l’année.
B: Que peut-on dire des spécificités d’être une femme cheffe d’entreprise dans un monde d’hommes ?
A.W.: Est-ce toujours un monde d’hommes (rires)? Parmi les golfeurs, je constate que la part de femmes augmente, surtout parmi les jeunes. Et puis sur le plan du management, je pense que les femmes ont de grandes qualités en relations humaines et en marketing notamment. Il faut aussi de bonnes compétences techniques pour diriger un golf mais je suis de nature curieuse et j’aime la variété donc me plonger dans la technique n’a jamais été un problème.
B: Qu’est ce que vous diriez à quelqu’un qui hésite à se mettre au golf aujourd’hui ?
A.W.: Je dirais qu’il faut essayer! Il faut prendre quelques cours et se donner une chance. Une fois sur le terrain, avec la nature et le calme, je suis sûre que celui qui doute sera séduit.
B: Espérez-vous que vos enfants reprennent un jour le flambeau du golf?
A.W.: Pour l’instant, je ne les force pas à jouer, ils sont encore petits. Je les emmène de temps en temps sur le parcours. Ils admirent beaucoup leur grand-père, ils viennent beaucoup ici et aiment le parcours. Le lien familial est présent, je passe beaucoup d’heures ici et ils savent que c’est important pour moi. Ils m’accompagnent aux remises de prix et adorent ça!
B: Que peut-on vous souhaiter en cette fin de saison des plus étranges?
A.W.: La fin du confinement nous a montré que les joueurs étaient impatients de jouer. L’affluence des premières semaines a été énorme et s’est confirmée tout au long de la saison. Les joueurs sont moins partis en vacances ou en voyage golfique et le télétravail a dégagé du temps libre. Nous avons été heureux de constater la fidélité des membres. Le point fort des golfs luxembourgeois est leur vivier de membres. Ce sont eux qui nous ont permis de traverser cette année bizarre le plus sereinement possible. Souhaitons que les golfeurs continuent à jouer et que ceux qui ont commencé ou recommencé le golf cette année poursuivent dans leur pratique et choisissent de devenir membre d’un club.
Envie d’en savoir plus sur le Golf de Luxembourg (Belenhaff)?
Consultez notre Guide des Golfs en ligne!
